Trouver un emploi

Pour Pôle Emploi, j’étais un matricule, une identité à 8 lettres retenue dans une prison insalubre : celle du chômage.

Pour les autres, j’étais celle qui « ne glande rien », parce qu’être demandeur d’emploi dans l’esprit de certains est une solution de facilité, l’image du chômeur pantouflard sur son canapé étant encore bien ancrée dans les esprits.

Alors forcément, dans ces conditions, le demandeur d’emploi est stigmatisé, catalogué fainéant. Il se la coule douce, pendant que tout le monde travaille.

Je vais vous raconter ce qui m’est arrivé : un licenciement pour motif économique est venu me rappeler la réalité du terrain professionnel. La C.R.I.S.E. 5 lettres qui m’ont assommée, vainqueurs par KO le temps que je comprenne ce qui m’arrive. Le chômage. Moi, la mère de deux enfants, la diplômée, celle qui venait de passer 5 ans dans la même société, j’ai été ébranlée. Tout mon univers bien rangé s’est écroulé : j’ai perdu mes collègues (que j’adorais et que j’adore toujours soit dit en passant), ma stabilité financière et l’estime de moi-même.

Vous allez penser que ce dernier point est superficiel. Je ne trouve pas. L’estime de soi, c’est le rempart qui permet de tenir face à l’envahisseur. C’est un catalyseur d’énergie qui permet d’y croire et de se donner les moyens d’y arriver.

Sans cela, difficile de positiver. Je me suis sentie au fond d’un puits, avec pour seul allié l’écho de ma voix qui glissait sur les parois lisses de ma prison infernale.

Distribuant CV sur CV, frappant à toutes les portes, me rendant sur les salons professionnels, j’ai fait comme tous les autres chômeurs, je me suis battue.

Les dérives du sans-emploi

Les premiers temps, l’optimisme régnait en maître : mon expérience et mes diplômes me rassuraient. Mais petit à petit, j’ai compris que le vide qui me faisait face risquait de durer, que mon no man’s land professionnel gagnait du terrain et que j’étais dans les tranchées, à crier désespérément pour que l’on m’en sorte. Et c’est à ce moment-là que la descente aux enfers a commencé, emportant dans un tourbillon destructeur l’essence même de ma volonté.

J’étais sur le point d’accepter n’importe quel type d’emploi (j’avais été embauchée pour être employée libre-service dans une grande surface bio), mais le sort décida de me congédier avant même d’avoir commencé.

Alors, j’ai craqué. J’ai osé. Au diable ma zone de confort ! Il fallait que je me mette en danger pour rebondir…La seule solution : devenir mon propre patron. Créer un « un » bancal sur mon zéro stérile. Planter la graine entrepreneuriale et exécuter la danse de la pluie pour qu’elle grandisse sans apport financier, avec pour seule ressource mes quelques connaissances glanées lors de mon parcours scolaire et de ma vie professionnelle passée.

Aussi je m’adresse à vous, qui cherchez un emploi : ne restez pas dans le puits infernal, rendez-le attractif pour que quelqu’un vous tende une corde solide sur laquelle vous accrocher pour sortir du gouffre.

Croyez en vous et ne laissez personne vous stigmatiser ! Le chômage est une terre aride où il est facile de se perdre mais il vous appartient de trouver l’oasis qui vous donnera à boire et à manger ! L’emploi est là, il finira bien par vous être distribué !