clavim cedo de Jean-Paul Cardeilhac

Poésie, philosophie, rêve et aventure : un quatuor gagnant ! J’ai eu la chance de croiser sur mon chemin virtuel Jean-Paul Cardeilhac, rêveur érudit, qui nous a concocté une œuvre des plus riches, offrant des plans de lecture différents. Entre poésie et philosophie, Jean-Paul n’a pas eu à choisir : il a combiné sa culture littéraire à ses talents de poète pour nous offrir une fiction hors du temps, qui ne ressemble en rien à ce que l’on a l’habitude de lire.

Les fans de jeux de rôle se retrouveront dans ce récit tant il est riche en péripéties, voyages et rebondissements. Mais c’est encore Jean-Paul Cardeilhac qui en parle le mieux…

 

 

 

Bonjour Jean-Paul Cardeilhac, un grand merci de bien vouloir répondre aux questions de Drôle de Plume. Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Bonjour Alexandra. C’est un plaisir pour moi de participer à cette interview.

Mon parcours est atypique. Ayant reçu une formation d’historien, je fus Professeur dans un Centre Universitaire pour étudiants étrangers puis Intendant et enfin Ingénieur Informaticien. Cependant, ma passion pour l’écriture ne vient pas de là. Il faut plutôt la chercher au début de mon histoire personnelle. Dans ma jeunesse, mon père (qui était poète, chroniqueur et historien local) me fit découvrir les auteurs et les cercles littéraires. A l’époque, la bibliothèque familiale proposait à ma lecture plus de mille ouvrages. L’accès à l’astronomie me fut aussi offert (Pic du midi de Bigorre). 

Pourquoi ce titre : Clavim Cedo ? (« Donne la clé » en latin).

Clavim cedo (atque abi…) (traduction : Donne-moi la clef (et rentre…) –Comédie de Plaute intitulée Mostellaria, 2, 1, 78).

La clé (d’un mystère) est donnée au personnage principal dans le tome IV (chapitre 9 : la sagesse).  Le mystère concerne l’apparition du premier être humain sur Terre mais également l’arrivée prochaine de l’ère du Verseau, le tout sur fond de cieux profonds, chaotiques et flamboyants (descriptions astronomiques).

Je n’ai emprunté à la culture anglo-saxonne que les codes relatifs à la fantasy. Le corps de l’ouvrage fait essentiellement référence à la culture latine, aux contes et légendes celtes et parfois germaniques et enfin aux différentes cultures orientales.

 Combien de temps vous a-t-il fallu pour écrire ce premier tome ?

Seize ans. Je sais que cela peut surprendre.

Cet ouvrage appartient au domaine de la littérature de l’imaginaire.  Il s’agit tout à la fois d’un conte philosophique et fantastique, d’un roman d’aventure et d’une épopée chevaleresque. C’est enfin une interprétation de l’histoire de l’humanité (uchronie et utopie) présentée sous la forme d’une chronique.

Ecrire seul sur le sujet pouvait apparaître présomptueux, même pour un historien. Aussi, ai-je fait appel à 900 ouvrages, articles, citations, lithographies ou dessins (notes de fin d’ouvrage) pour fortifier le sujet, l’histoire, le récit et l’intrigue. J’ai également emprunté aux travaux de Vladimir Propp les trente-et-une fonctions du conte et j’ai respecté les idées de Michel Chion sur l’écriture d’un scénario. Il faut ajouter à cette période de ma vie quatre années supplémentaires durant lesquelles j’ai procédé à l’analyse conceptuelle et fonctionnelle d’un jeu vidéo correspondant à l’ouvrage. Pour ce faire, j’ai créé un document de 400 pages, un site Web, des cartes et une présentation sous format PowerPoint.

Je travaille donc depuis 20 ans sur ce projet complet et complexe.

Les internautes peuvent se procurer des cartes de lieux imaginaires dont parle votre livre. D’où vous est venue cette idée ?

J’ai donc une formation d’historien et de géographe. Etudiant, on m’a appris à travailler sur des cartes de l’Institut Géographique National.

Il me semble que le lecteur peut être intéressé par ces documents. Ils proviennent de deux tutoriels de jeux vidéo. Ils le laissent libre d’imaginer ses propres paysages tout en lui permettant de situer tel monument, telle ville ou tel océan. En fait, ces cartes agrémentent ce voyage initiatique en terre virtuelle et permettent implicitement de suivre et de soutenir Rigel dans ses pérégrinations.

Enfin, c’est un clin d’œil au jeu vidéo. Les fans de jeu vidéo (jeux de rôles ou fantasy) connaissent bien et apprécient cet outil !

Pouvez-vous nous parler de Rigel, votre héros ? Comment le définiriez-vous ?

Rigel, c’est vous, c’est moi… c’est l’être humain confronté à la rude réalité de l’existence.

Il est fils de roi. Son père meurt sous ses yeux lors d’une bataille sanglante et désastreuse.

Il vit un drame qui se déroule dans le passé, aux marches de royaumes situés sur deux planètes de la Constellation d’Orion.

Il côtoie des forces aux pouvoirs incommensurables, seules génératrices de vie ou de désespérance. Elles n’ont pas besoin de lui pour exister. Rigel prend donc le parti de disposer de son libre arbitre, évoluant ainsi sans états d’âme excessifs dans des situations bien concrètes.

Le sujet est représenté par le chemin qui conduit à une lutte acharnée, celle du Bien contre le Mal, dans laquelle l’être humain ne peut rester isolé sous peine d’être broyé par un système dont il ne régente ni les tenants ni les aboutissants. Le sujet tient donc compte d’un équilibre délicat s’insinuant entre l’Éden et les Enfers, entre l’amour et la mort et surtout dans de sulfureuses alliances au cours desquelles l’homme s’aperçoit que les limites du mal sont parfois mouvantes.

Cependant, récit, intrigue et sujet ne sont que trois arbres cachant une forêt ! Tout n’est dans ce conte que construction identitaire, symbolisme et analyse d’une problématique sociétale.

A la fin du récit, Rigel s’est forgé une conscience à portée universelle. Et même si sa personnalité le dessert parfois, il relance toujours son talent pour construire le présent ou le futur et non pour les contraindre. Pour un être humain, le choix n’est point aisé ! Son guide reste la Voie Lactée dont il devine la présence envoûtante. Enrichi de mille expériences, images et aventures, dans le désir constant de libérer ses énergies positives, il réfléchit souvent sur les conséquences de ses actes, tous issus de la pratique conjointe de la sagesse, de la justice et de la compassion. Il bâtit sa vie, s’implique sans fléchir dans sa quête, tout en se détachant de la matière, du pouvoir et du faux savoir. Certes, il n’ose peut-être pas encore franchir le pont jeté entre son destin individuel et l’Ordre Universel, mais sa générosité l’éloigne peu à peu de l’ignorance et de l’indifférence. Il a choisi son camp !

 Et pour la suite ? Avez-vous déjà rédigé d’autres aventures pour Rigel et tout son univers ?

Dans l’immédiat, j’attends que les quatre tomes soient édités et diffusés. Ces travaux s’effectueront durant les années 2014 et 2015.

Si tout se passe comme je l’espère (c’est-à-dire bien), alors j’ai effectivement une idée de roman. L’histoire concernera la descendance de Rigel. Elle se passera dans l’avenir.

En attendant, bonne lecture !

Retrouvez l’ouvrage de Jean-Paul Cardeilhac sur le site de la pierre philosophale, sa maison d’édition.

 

1 Comment

  1. […] dernière, je vous avais parlé de Jean-Paul Cardeilhac, auteur girondin que j’ai la chance de côtoyer. Poète et philosophe, son univers est très […]